Ratification du Protocole de Nagoya par le Niger
Le Protocole de Nagoya dérive de la convention sur la diversité biologique et correspond au troisième objectif de cette convention, celui du partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques (RG) et des connaissances traditionnelles associées (CTA). La mise en œuvre du Protocole par le Niger est importante car elle permettra entre autres de mettre en œuvre de manière effective, le troisième objectif de la Convention sur la Diversité Biologique ; bénéficier effectivement des avantages monétaires et non monétaires découlant de l’utilisation des ressources génétiques par les firmes et les institutions de recherche notamment étrangères, garantir la participation des communautés pour autoriser l’accès à leurs connaissances traditionnelles, prendre les mesures juridiques, administratives et institutionnelles, afin de mettre fin à l’exploitation gratuite de nos ressources génétiques et des CTA, transformer la valeur économique potentielle des Ressources Génétiques et des Connaissances Traditionnelles Associées en revenus et en moyens de développement pour le pays. Au regard des avantages qu’il peut en tirer, le Niger a signé le protocole en septembre 2011 et s’est encore mobilisé pour être parmi les 50 premiers pays partis au protocole. C’est ainsi que, avec l’appui du Fonds pour l’Environnement Mondial(FEM) à travers le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), le Niger a élaboré une feuille de route ambitieuse pour le processus de ratification. L’identification et l’implication des acteurs clés, la mise en place des outils performants d’information et de sensibilisation étaient au centre de ce programme de ratification.C’est ainsi que 6 ateliers ont été organisés à l’intention de 6 groupes d’importance à savoir : les détenteurs des connaissances traditionnelles notamment les membres de l’Association des Tradipraticiens du Niger (ATPN), les Chercheurs, les médias, la société civile, les secrétaires Généraux des Ministères Clé et les Membre de la Commission Développement rural de l’Assemblée Nationale.
Ces entretiens ont permis aux acteurs de comprendre le fondement du protocole qui est la recherche de l’équité dans les transactions des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées. Ils ont également mis en exergue certaines inquiétudes telles que : la faible connaissance et la perte des ressources génétiques ainsi que la piraterie ou vols des connaissances traditionnelles. Malgré le concept nouveau qu’insuffle le protocole, tous les groupes cibles rencontrées ont favorablement accueilli le protocole et ont suggéré la mise en place du cadre de mise en œuvre dans les meilleurs délais.En plus du processus administratif a suivi normalement sont cours sur la base d’une note d’information complète sur le protocole, les séries de rencontres ont été couplées par des contacts individuelles notamment au niveau des échelons administratifs pour mieux expliciter les tenants et les aboutissants de ce protocole. C’est en cela, qu’il faut saluer l’implication dynamique des structures de tout le circuit administratif à savoir, le point focal de la CDB, le Cabinet du Premier Ministre, le Ministère des Affaires Etrangères, le Secrétariat Général du Gouvernement, le Ministère de l’Environnement et de la Salubrité Publique, ainsi que les Députés.Il faut particulièrement souligner l’implication remarquée et fructueuse de son Excellence M. Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, Chef de l’Etat, qui na ménagé aucun effort pour déposer le document de ratification le 2 juillet 2014, permettant ainsi la rentrée en vigueur du protocole le 12 octobre 2014 et la tenue de la première conférence des parties au protocole du 6 au 17 octobre 2014 en République de Corée. Le Niger a donc ratifié le protocole de Nagoya. Il est pays partie au protocole depuis le 12 octobre 2014. A la Première conférence des parties au protocole, organisé à Pyeongchang en Corée, seuls les pays parties étaient à l’honneur pour prendre la parole sur les décisions à prendre dans le cadre du protocole.Ainsi, il revient à notre pays de transformer le protocole en un instrument devant procurer des avantages et de créer les conditions pour que l’APA permette réellement une meilleure gestion des ressources naturelles et la réduction de la pauvreté contribuant ainsi au développement durable.